Photo d'archives
Retour de DAVID et non pas GOLIATH d'un déplacement "CHAUD...CHAUD...CHAUD".
Francfort.
Jeudi, retrouvailles pénibles avec notre ami Eric en fin de journée à Francfort !
Après un décollage à 7h00 du matin du sept six, la route s'était très bien passée... Merci la clim'
dans la voiture !!!
Par simplicité, on devait se rejoindre sur le plan d'eau de l'épreuve à 13 km de Francfort pour y
laisser Marie et les enfants se rafraichir. Et nous faire un peu de reco à vélo avant une baignade
de prise de sensations à nager... sans combi !.... Car les températures annoncées ne faisant que
grimper, c'est presque une certitude, nos bouées en néoprènes ne devraient pas sortir des sacs
d'ici à dimanche !
Pas d'adresse exacte, route barrée, plan d'eau inaccessible ! On se rate... Rendez-vous à
l'hôtel... Ville en travaux... on mettra 2h00 pour enfin se retrouver !... Le ton est donné pour les
jours à venir !!... Mais rien n'efface nos sourires après 10 mois de séparation !
On va malgré tout faire la reco sur le tard... Retour à la nuit tombante... et pourtant... la chaleur
est bien présente ! On comprend déjà que les ambitions nourries à l'entrainement ne sont plus
d'actualité !...
Vendredi, excursion vers le plan d'eau... Un beau bordel !... Accès en voiture impossible... on se
gare sur le bord d'une 4 voies, comme tout le monde, et on finit à pied... très, très chargé...
entre 2,5 à 3 km !... Une tuerie... j'ai les nerfs ! Jamais vu un merdier pareil !... Quelle perte
d'énergie inutile...
Entrées payantes en plus ! Chouette...
Il fait un peu meilleurs qu'en centre ville... 45' de nage et un pique-nique...
Retour à Francfort pour le briefing et finaliser nos inscriptions après l'échec de la veille pour
10'... ça fermait à 18h00... une honte.
Circuler est une misère. Et rien ne peut se faire sans transport... Appart' à 5km du centre de la
course.... Nat' à 13 de centre de la course...
C'est officiellement annoncé au briefing... Pas de combinaison néoprène... ce n'est pas un gros
problème... le temps de nat' ne sera pas du tout le même et le plan A s'envole
définitivement mais pas de soucis... la seule chose qui me dérange c'est que l'effort ne sera pas
le même et avec cette météo, j'aurais bien voulu commencer le vélo en préservant un max
d'énergie...
Pasta party... Une galère pour s'y rendre... encore... à 5km en périphérie de Francfort. On a
même dû conjuguer avec une route bloquée par une manifestation !....
Grosse structure pour nous recevoir... Contenu très bon mais peu de choix comparé à
Lanzarote... sono trop forte et... dialogue tout en Allemand !... Impossible de s'entendre
parler... impossible de comprendre ce qui se dit... même en anglais, l'accent allemand est tel
qu'on ne comprend rien !
Je me sens déjà bien mort après ces dernières 48h... ça promet !
Samedi matin, petit déblocage à vélo sur une séance d'1H00 à 1H15 en se perdant gentiment...
d'abord en voiture... puis à vélo !
Après midi dépôt des vélos au parc... donc sur le plan d'eau... donc à 13km du centre de
Francfort... des navettes nous emmènent...
Un sketch... 40' d'attente assis sur le trottoir... une navette toutes les 30'... prise
d'assaut... entassés comme des sardines... les vélos accrochés par la selle sur les barres
auxquelles on se tient en voyageant debout... et tout se balade en suivant les accélérations, les
coup de frein et les courbes !...20' plus tard, bloqués à quelques centaines de mètres de
l'entrée du parc... 20' d'embouteillage pour arriver dans une situation de statut quo... après 10',
tout le monde sort avec sa monture pour terminer le dernier kilomètre en selle...
10' de natation histoire de constater que la température de l'eau fait bel et bien 26,2° !... Et de
nouveau s'entasser dans les navettes... 5' pour démarrer... les portes ne fermaient plus, trop de
monde !
Un dernier plat de pâtes et au lit... sauf que... nous ne dormirons pas... une fournaise dans la
chambre... pas un pet d'air... un peu de pression sans doute... et à 3H50 je me lève avant que le
réveil ne sonne sans avoir fermé l'oeil plus de 15' de suite... Je suis vaseux... claqué... je dois
vraiment me forcer pour petit déjeuné...
Départ vers les navettes de transfert... Coup de bol pour garer la voiture pas trop loin... On
s'entasse une fois encore et c'est partie pour 20/25'....
7h00 départ au coup de canon ! Une dernière accolade avec Eric... On rentre dans l'eau sans
combinaison... mais sans frisson non plus !
Pas de tapis de chrono à l'entrée de l'eau... 2mn de plus sur le temps nagé réel...
Ça grouille de triathlètes... 3080 partants... je me sens bien... j'ai l'envie... l'adrénaline est
montée... j'accélère... mais très vite ça tasse sur les côtés... ça ralenti devant... derrière, on me
monte dessus... et sans combi, on coule vite !... Pas moyen de nager du tout... ni de se
dégager... je bois la tasse plusieurs fois... je ne peux pas respirer... je me mets sur le dos pour
reprendre de l'air et laisser descendre le cardio... par 2 fois... La première bouée à 5/600m se
passe à l'arrêt, dans la cohue, en faisant la nage du chien pour rester à peu près à la surface
! J'avance au grès des gens qui me poussent dans le dos !!
Après, c'est mieux car ça s'éparpille sur la largeur... Je retrouve mon souffle, mon rythme et une
cadence qui me va bien...
Fin de la première boucle, la foule scande mon nom ! Enfin, au moins Marie et les enfants !!
Je fais une grosse erreur de navigation après la dernière bouée sur le retour en me laissant
déporter sur la droite, soit à cause de ma respi en 2 temps, soit à cause de cette crampe au
mollet droit qui m'empêche de battre de la jambe et m'oblige à tenir le pied à 90°... Je suis parti
loin et j'ai beaucoup de mal à corriger le tir...
Sortie de l'eau en 1'21"59, je ne suis pas mécontent... je sais que je suis pas mal car j'ai
beaucoup doublé et le parc à vélo me le confirme... il est bien plein !
1303ème chronos.
Pendant la transition je me retrouve... avec Eric ! Génial ! On peut échanger un peu. Il est sorti
37" devant moi ! Excellent.
C'est parti pour le vélo... avec les pieds plein de sable... aucun bac de rinçage dans les tentes de
transition!
Il fait déjà bien lourd... Je me calle à 135/140 au cardio... Retour sur Francfort, 36 de moy tout
baigne... je me sens bien... oublié les galères des jours précédents, j'ai les jambes et l'envie de...
5 à 6 km plus loin dans une bosse, il m'arrive un truc jamais vécu... la chaine passe entre la
cassette et les rayons... le roue se bloque... je tire... rien de rien... je crois la course terminée !....
avec un peu de patience et beaucoup d'énergie je m'en sors... maillon par maillon... j'ai les
mains pleines de graisse mais je suis soulagé !.... GO !
Le parcours est faussement facile... 1100m de dénivelé seulement mais souvent en prise... Ceci
dit, il y a moyen de faire un gros temps... sauf que le vent se lève... un bon vent chaud qui rend
l'air irrespirable et vous sèche la trachée...
Je rentre dans Francfort après un petit 100km avec une moyenne de 32,4kmh... sans compter
les 2 arrêts chaines... 2 ! Car j'ai aussi déraillé du petit plateau un peu plus tard... ce qui ne
m'est jamais arrivé non plus !...
Et un arrêt pipi... Pas envie mais j'avais mal... je ne vous dit pas le temps pour réussir à vider la
vessie !...
A l'entame de la deuxième et dernière boucle je décide de réduire la voilure. Je diminue l'effort
pour caller mon cardio autour de 125.
L'inconfort est très très présent... j'ai les pieds en feux... à droite la douleur sur mon petit doigt
de pied n'est même plus supportable... J'aurais peut-être dû faire comme Eric qui a roulé un
peu les pieds posés sur les chaussures ! J'y avais pensé, je n'ai pas osé...
Il y a un autre endroit aussi ou j'ai très mal... vous voyez quoi ????... Entre frottement et
transpiration excessive, c'est bien bien irrité !
Je prends des bidons à tous les ravitos... un d'eau à l'entrée que je me vide aussitôt sur la tête
et dans le dos... un de boisson iso et un troisième d'eau pour m'asperger en route...
Je mange toutes les 25'... puis 20' la dernière heure pour me charger un peu avant le
marathon.....
Dans les gourdes, l'eau est tiède en 10'... puis chaude en 20'... la boisson sucrée en devient vite
écoeurante et je ne sens aucun rafraichissement en m'aspergeant...
Je double pas mal de vélos au ralentit... j'aperçois des athlètes allongés à l'ombre sous les
arbres... et... c'est pas fini.
Retour sur Francfort avec beaucoup de plaisir ! Je n'en peux plus d'avoir ces chaussures aux
pieds ! Je n'en peux plus d'être sur la selle !!...
Transition lente... je me rends bien compte que je suis marqué bien malgré la baisse de cadence
sur les derniers 80kms.
Je décolle avec de très bonnes jambes... et l'impression d'avoir des chaussons aux pieds !!... Ça
ne va pas durer.
Au départ je merdouille beaucoup avec ma ceinture porte gels qui se desserre... jusqu'à tomber
une fois... un arrêt sanitaire... puis c'est parti...
Très vite je prends un coup de chaud... je suffoque... j'ai l'impression que ma tête boue !
Quand je coure le rythme est naturellement à la cible voir un peu plus comme à
l'entrainement... mais très vite je surchauffe !... Arrêt sur tout les ravitos... je m'asperge... je me
masse la tête avec des glaçons... tout est bon... je repars... je fais ça jusqu’au deuxième
chouchou... mais la moyenne est nulle.... j'ai de plus en plus de mal à récupérer... ça ne va
même plus du tout... mal au ventre... vertiges... j'attrape 2 coca et je m'assois sur un banc pour
réfléchir un peu.
Pas bon d'être assis... le corps se relâche bien content de trouver un peu de confort enfin... et la
tête abandonne progressivement...
Tout calcul fait, je vais gagner mon temps à finir en marchant... mais sans trainer non plus car la
barrière horaire est à 22h00. Ça va être très juste !...
Je repars... après avoir pensé jeter l'éponge....
3ème tour Lucien veut m'accompagner... il fera 5km avec moi. A force de coca, d'eau et de
fruits j'ai retrouvé une certaine fraicheur et toute ma détermination même si la situation ne
m'emballe pas plus que ça... Personne ne veut marcher sur une course.
Fin du 3ème, je dois quitter Lucien qui ne peut m'accompagner sur la portion qui croise
l'arrivée... L'envie est forte de courir... alors je coure... pas de douleur aux cuisses, sensations
légères, c'est agréable... puis je croise Marie... je m'arrête... on échange 2 3 mots pour qu'elle
retrouve Lucien... finalement, je reprends en marchant... Je me dis que je suis bien maintenant
mais que dans 2 ou 3 km je peux rejoindre les athlètes qui s'entassent sur les civières sous les
tentes de la croix rouge installées le long du parcours... Pour gagner quoi à ce stade de la course
?...
Et puis... j'ai des cloques plein les pieds... je sens la peau glissée à chaque pas... j'appréhende de
retirer mes chaussures !...
Au début de la 4ème et dernière boucle je croise Eric !... Finisher, changé et frais !...
Il me propose de finir avec moi.... ce que j'accepte bien volontiers et sans pitié pour lui ! hé hé...
On marche plutôt vite... On parle... c'est cool... On retrouve Lucien... Il veut absolument finir
avec moi... le voilà reparti pour 5km à bonne allure... Je me sens vraiment bien physiquement...
mais les jeux sont fait maintenant... on termine comme ça...
4ème et dernier chouchous ! Retour vers la finish line !...
Lucien et Garance remonte le tapis rouge avec moi... c'est beau ! C'est fort !
Les Mignons sont debout depuis 4h aussi... Avec Marie ils ont patienté toute la journée pour
parfois m'apercevoir quelques secondes seulement ! Toujours en m'encourageant avec énergie
! Jusqu'à me faire part des SMS qui arrivent.
Mes 2 premiers IM étaient dans des endroits paradisiaques où tout était facile pour le
spectateur. J'avais hâte de les amener ici pour que tous 3 vivres l'évènement final. La course.
Car 6 à 7 mois dans l'année il me voit m'entrainer avec un fort volume horaire. Marie s'organise
pour que je puisse disparaitre m'entrainer... ils subissent souvent... et je trouvais frustrant qu'ils
ne puissent vivre la course.
D'où le choix de Francfort... pour la date... quand tous sont en vacances.
Or depuis mon arrivée tout n'est que déception. L'organisation est merdique. Tout est long.
Tout est loin. Rien n'est pratique. Et en plus avec cette canicule nos nuits sont aussi impossibles
à vivre que nos jours !...
J'ai encore l'impression de leur faire subir l'IM.
Et c'est là que c'est beau !... Ils étaient partout où c'était possible ! Toujours souriant et motivés
!
Là sur le tapis que j'aborde enfin après avoir embrassé Marie, je me rends compte que les
enfants comme ma chérie sont vraiment émus... et fiers à la fois. J'aurais mi 7h49 comme le
premier que ça n'aurait rien changé dans leur regard.
Ca me touche.
Ca efface la contre performance du jour... Mieux... ça donne un sens à nos choix... je tiens là
l'essentiel... peu importe les petites frustrations matérialistes du quotidien ... on est là les uns
pour les autres, et rien n'est plus luxueux que ça.
Merci à mes Mignons.
Merci Marie.
Merci à tous ceux qui m'ont aidé, soutenu, encouragé, salué, félicité, poussé et coaché pendant
les entrainements natation et vélo, supporté derrière leur PC et par SMS.... merci merci merci !
Merci Eric.
3080 partants, 2045 finishers, 1945éme. 14h40.
Je joins le courrier reçu de l’orga… Normalement, je n’aime pas trop. On vous fait payer très
cher pour vous traiter en héros et ce n’est pas ce que je cherche. Mais cette fois… il y a du vrai !
The IRONMAN European Championship
C’est de la plaisance, c’est le pied !